Nouvelles règles d'imposition pour les meublés de tourisme
Le projet de loi fiscal pour 2024 prévoit des modifications concernant la taxation des locations de logements meublés à des fins touristiques. Pour l'application du régime micro-BIC, le seuil de chiffre d'affaires serait fixé à 77 700 € avec un abattement forfaitaire de 50 % pour les frais. Toutefois, un abattement supplémentaire de 21 % pourrait être accordé sous certaines conditions.
À partir de l'impôt sur le revenu de 2023, les particuliers louant des logements meublés pour le tourisme, selon la définition de l'article L 324-1 du Code du tourisme, seraient soumis au régime micro-BIC, prévu à l'article 50-0 du CGI, si leur chiffre d'affaires de l'année précédente ou de l'avant-dernière n'excède pas le seuil applicable aux autres activités, soit 77 700 € (plutôt que le seuil de 188 700 € pour les ventes de marchandises). Cela entraînerait un abattement forfaitaire de 50 % pour ces contribuables (au lieu des 71 % actuels).
Cette mesure vise à contrer la diminution des résidences principales dans les zones touristiques. Cependant, pour maintenir l'offre de logements classés en meublés touristiques dans les zones sans déséquilibre marqué entre l'offre et la demande, un abattement supplémentaire de 21 % serait accordé aux contribuables dont le chiffre d'affaires, hors taxe, provenant de la location de logements meublés, ajusté le cas échéant au prorata temporis, est inférieur ou égal à 50 000 € par an. Ce bénéfice serait soumis aux règles européennes sur les aides de minimis.
Tout comme les seuils du régime micro-BIC, le seuil de 50 000 € serait ajusté tous les trois ans en fonction de l'évolution triennale de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu. Sa première révision est prévue pour 2026.
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2024
Les principaux points du budget 2024 couvrent les domaines suivants :
Mesures pour les particuliers :
- Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2024 prévoit l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation, ce qui entraînera une augmentation de 4,8%.
- Pour soutenir les ménages à faibles revenus, les dépenses de prestations sociales, y compris les allocations familiales et le revenu de solidarité active, seront indexées sur l'inflation à hauteur de 18 milliards d'euros en 2024, dont 14 milliards d'euros seront consacrés aux pensions de retraite. Les retraites augmenteront de 5,2% au 1er janvier 2024, tandis que les minimas sociaux augmenteront d'environ 4,6% au 1er avril.
- Le prêt à taux zéro (PTZ), conçu pour faciliter l'accession à la propriété, est prolongé jusqu'au 31 décembre 2027 et ciblera principalement l'achat d'appartements neufs dans des zones tendues ou de logements anciens nécessitant des travaux. Il ne financera plus la construction de maisons individuelles, et l'éco-prêt à taux zéro, qui soutient les travaux de rénovation, est également prolongé de quatre ans.
- Les dispositions fiscales du plan d'épargne avenir climat (PEAC), destiné aux jeunes de moins de 21 ans, sont précisées, avec une exonération d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux sur les revenus générés. Les moins de 18 ans ne pourront plus ouvrir un plan d'épargne retraite (PER).
- Plusieurs mesures en faveur des étudiants sont prises ou prolongées, notamment une revalorisation des bourses sur critères sociaux et le gel des droits d'inscription à l'université ainsi que des loyers dans les résidences universitaires.
Mesures pour l'emploi et les entreprises :
- Un montant de 3,9 milliards d'euros est alloué aux aides à l'embauche d'alternants, et l'État gratifie les périodes de stage des lycéens professionnels depuis la rentrée 2023, représentant un coût de 468 millions d'euros.
- Le PLF 2024 met en œuvre la directive (UE) 2022/2523, instaurant un niveau minimal d'imposition de 15% sur les bénéfices des groupes d'entreprises multinationales implantées en France ou des grandes entreprises nationales opérant uniquement en France. Ce nouvel impôt sera distinct de l'impôt sur les sociétés et entrera en vigueur en 2026.
- La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est reportée à 2027, tandis que le taux maximal d'imposition de la CVAE est progressivement réduit jusqu'à son abolition.
Mesures pour la transition écologique :
- Le PLF 2024 alloue 40 milliards d'euros de crédits à la transition écologique, soit une augmentation de 7 milliards d'euros par rapport à 2023. Les domaines prioritaires incluent la rénovation des logements et des bâtiments, le verdissement du parc automobile et l'accessibilité à des transports plus propres, la transition de l'agriculture et la préservation des forêts, la protection de la biodiversité et la gestion de l'eau, la compétitivité verte avec la création d'un crédit d'impôt pour les investissements dans l'industrie verte, la transition énergétique avec un soutien à l'hydrogène et à l'injection de biométhane, ainsi que le renforcement du fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires pour soutenir la planification écologique.